Qu’est-ce qui vous a poussé à créer des œuvres d’art et à devenir un artiste ? (Événements, sentiments, expériences…)
J’ai débuté la photographie professionnelle proprement dite au début des années 1980. A l’époque j’avais une double casquette : à la fois enquêteur judiciaire et photographe au sein de la même Institution : la Gendarmerie. Dans ce cadre, il s’agissait de prises de vues très techniques, codifiées, documentaires et très rarement dans un contexte agréable. C’était souvent à la suite d’événements dramatiques.
Je pense que je suis devenu artiste par ma recherche personnelle du « beau », de « l’agréable », du « plaisir » … à contrario des photos de crimes et délits.
Quel est votre parcours artistique, les techniques et les sujets que vous avez expérimentés à ce jour ?
Je suis issue de la photographie argentique, que ce soit en prises de vues et/ou en tirages BW et couleur. L’avènement de la photographie numérique m’a apporté un gain de temps pour le développement et un gain d’espace (plus de labo, plus de chimie…).
Mais je reste attaché à la photographie argentique, à l’émotion qu’elle suscite, aux techniques de prises de vues terrain ou studio (cellule indépendante que j’utilise encore par exemple, …), à l’analyse visuelle de la lumière, de la colorimétrie…
Je ne suis pas un adepte du photomontage par exemple, j’estime que cela ne fait pas partie de mon job, mais celui d’un graphiste talentueux qui saura maîtriser le sujet beaucoup mieux que moi. Sinon, en prises de vues, je pense pouvoir traiter n’importe quel sujet avec plus ou moins de préparation préalable…
Quels sont les trois aspects qui vous différencient des autres artistes, rendant votre travail unique ?
Mon positionnement et mon angle de prises de vues, la focale utilisée et le choix de la lumière, mon œil.
D’où vient votre inspiration ?
Diantre, de partout ! J’ai l’impression d’avoir le cerveau en perpétuelle ébullition ! C’est grave docteur ? Je visionne beaucoup de photographies anciennes et contemporaines sur tous les sujets et j’analyse comment elle a été construite.
Quelle est votre démarche artistique ? Quelles visions, sensations ou sentiments voulez-vous évoquer chez le spectateur ?
C’est un curieux mélange d’émotion et de questionnement du spectateur qui s’arrête devant une de me photographies. Vient ensuite l’échange et le partage, là c’est du bonheur ! Le summum c’est quand il souhaite l’acquérir.
Quel est le processus de création de vos œuvres ? Spontané ou avec un long processus préparatoire (technique, inspiration des classiques de l’art ou autre) ?
Les deux : spontané ou avec un certain temps préparatoire, parfois des repérages et travail sur cartographie pour les extérieurs.
Utilisez-vous une technique de travail particulière ? Si oui, pouvez-vous l’expliquer ?
Pas vraiment. De temps en temps une filtration à la prise de vues en fonction du résultat escompté.
Y-a-t-il des aspects novateurs dans votre travail ? Pouvez-vous nous dire lesquels ?
Difficile question… pour moi chaque visuel ou objet d’art quelque soit la discipline est une novation.
Avez-vous un format ou un avec lequel vous êtes le plus à l’aise ? Si oui, pourquoi ?
En argentique j’ai utilisé tous les formats, du 24x36 à la chambre Sinar. Aujourd’hui en numérique, j’utilise le moyen format Fujifilm. Mes tirages sont effectués sur un papier mat 100% coton Canson. Le résultat est très intéressant et suscite un certain questionnement chez le spectateur qui lui-même provoque souvent un échange… l’art rapproche les hommes.
Où produisez-vous vos œuvres ? A la maison, dans un atelier partagé ou dans votre propre atelier ? Et dans cet espace de travail comment organisez-vous votre travail de création ?
Je possède un petit studio chez moi, trois flashes électroniques, des réflecteurs, des façonneurs, des boîtes, et de la bidouille, le truc classique quoi.
Pour mes tirages, je m’adts les services d’un labo pro compétent et sérieux en physique, pas de tirages par le web. Et bientôt en décembre peut-être, une galerie permanente à Saint-Malo.
Votre travail vous amène-t-il à voyager afin de rencontrer de nouveaux collectionneurs, pour des salons ou des expositions ? Si oui, que cela vous apporte-t-il ?
Oui. On montre nos images ailleurs que sur les réseaux sociaux (qui n’apportent rien en réalité). Les rencontres et les échanges au cours de ces manifestations sont enrichissantes et franchement c’est beau !
Comment imaginez-vous l’évolution de votre travail et de votre carrière d’artiste dans le futur ?
D’abord continuer à me faire plaisir à photographier. Quant à ma carrière d’artiste, elle est déjà bien entamée la « petite mère », mais qui c’est ? Peut-être sortirai-je une photo à 20.000.000 $ avec un peu de chance.
Quel est le thème, le style ou la technique de votre dernière production artistique ?
« ing time » Le temps qui e. Série de photographies en pose longue.
Pouvez-vous nous parler de votre expérience d’exposition la plus importante ?
Je crois que c’est la première exposition collective faite au sein de l’association des peintres malouins et que je venais d’intégrer. Un échange multidisciplinaire fantastique.
Si vous aviez pu créer une œuvre célèbre dans l’histoire de l’art, laquelle choisiriez-vous ? Et pourquoi ?
Les figures thérianthropes. 44.000 ans : quelle longévité !
Si vous pouviez inviter un artiste célèbre (mort ou vivant) à diner, qui serait-ce ? Comment lui proposeriez-vous de er la soirée ?
Peut-être Claude Monet, j’aime sa peinture et je me suis aventuré sur ces pas photographiquement à Dolceacqua et Bordighera en Italie. Pour la soirée, je pense qu’il aurait aimé que l’on aille se faire un bon restaurant.